
Limiter la perte de vision dans les maladies rares de la rétine : une piste thérapeutique en cours d’étude
La Fondation Groupama apporte son soutien au Dr Alexandre Dentel, ophtalmologue et chercheur au sein de l'Institut de la Vision pour un projet sur les maladies rares de l'œil. Si les résultats sont concluants, ils pourront servir à des affections plus fréquentes, comme la dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA), première cause de cécité chez les plus de 50 ans en France.
Certaines maladies rares de l’œil, comme la rétinite pigmentaire ou la maladie de Stargardt, entraînent une perte progressive de la vision. Le handicap visuel survient surtout lorsque la vision centrale est touchée, conséquence de la dégénérescence des photorécepteurs à cônes, qui sont les cellules de la rétine responsables de la perception des couleurs et des contrastes. L’on sait aujourd’hui que leur disparition conduit à une baisse irréversible de l’acuité visuelle, pouvant aller jusqu’à la cécité mais malheureusement, aucun traitement n’existe à ce jour pour ralentir ou stopper ce processus.
Tester de nouvelles molécules capables de contrer la mort des cellules de la rétine
Au sein de l’Institut de la Vision, l’équipe du Dr Alexandre Dentel s’est donc donnée pour objectif d’identifier de nouvelles solutions pour contrer la mort de ces cellules. Et elle a déjà des résultats très prometteurs à son actif puisqu’elle a réussi à identifier le mécanisme à l’origine de la mort cellulaire affectant les cônes et a commencé à tester des molécules capables de le contrer. Pour le moment, ces molécules ont été testées en laboratoire sur des cônes isolés à partir de rétines de porc. Les résultats sont très encourageants puisque l’équipe a réussi à montrer qu’elles sont efficaces pour protéger les cônes contre la dégénérescence en culture.
L’objectif du projet de recherche est maintenant de confirmer l’efficacité de ces molécules neuroprotectrices dans des modèles animaux reproduisant les pathologies humaines. L’équipe espère prouver le potentiel clinique de ces molécules sur le modèle animal, pour ensuite se concentrer sur le perfectionnement de leurs propriétés pharmacologiques, dans une perspective clinique.
Si cette approche se révèle concluante, elle pourrait constituer une nouvelle stratégie thérapeutique pour les maladies rares de la rétine ou pour d’autres maladies oculaires plus fréquentes affectant la rétine, comme la DMLA ou le décollement de rétine.

"Au nom de toute l'équipe, je tiens à remercier chaleureusement la Fondation Groupama pour son précieux soutien à notre projet de recherche. Ce projet me tient particulièrement à cœur : en tant que chercheur et médecin, je suis chaque jour témoin du désarroi des personnes atteintes de maladies rétiniennes rares, pour lesquelles il n'existe aujourd'hui aucun traitement capable de prévenir la perte des photorécepteurs à cônes.
Parmi les molécules que nous avons découvertes, si l'une d'elles peut efficacement stopper l'évolution de ces maladies, nous ferons tout pour qu'elle devienne un médicament et qu'elle puisse être proposée rapidement aux patients.
La piste que nous explorons est totalement nouvelle et porteuse d'un vrai espoir : celui de pouvoir, un jour, protéger la vue de milliers de personnes .
Dr Alexandre Dentel
Zoom sur l’Institut de la Vision
Fondé par le Pr José-Alain Sahel, l’Institut de la Vision est un centre entièrement dédié à la recherche sur les maladies de l’œil et de la vision. Il réunit sur un même site chercheurs, médecins, patients et industriels mobilisés pour découvrir des traitements innovants contre les maladies oculaires et améliorer la qualité de vie des personnes malvoyantes. Des équipes de recherche y mènent des travaux, autant sur grands enjeux de santé publique en ophtalmologie que sur les maladies rares de l’œil, dans le but d’apporter un espoir à l’ensemble des personnes concernées par la déficience visuelle.