Programme d’Entraînement et d’Enrichissement des Relations Sociales (PEERS) : des premiers résultats très positifs

Le projet PEERS a démarré il y a six mois au sein de l’Institut Imagine. Où en êtes-vous aujourd’hui ?

Pour rappel, le  » Programme d’Entraînement et d’Enrichissement des Relations Sociales  » (PEERS) vise à améliorer les relations sociales d’adolescents atteints d’une maladie rare avec des troubles du neurodéveloppement. Le programme PEERS a été développé aux Etats-Unis et je souhaite, avec mon équipe, l’adapter au contexte français. Nous menons le projet au sein de l’Institut Imagine, situé sur le campus de l’Hôpital Necker-Enfants malades AP-HP, avec la collaboration du GHU Paris Psychiatrie et Neurosciences.

Pour le moment, nous avons mis en place la version pilote du programme, avec un groupe de sept adolescents et leurs parents. Les résultats sont très positifs et encourageant pour la suite ! Les enfants comme les parents sont satisfaits du programme, ils se sentent mieux outillés dans leur vie sociale, amicale et familiale.

Du côté des professionnels, les formations avancent également. Une neuropsychologue et une infirmière ont été formées. Cela fait donc trois personnes formées en France à ce jour.

Quels sont les retours des enfants et des parents ?

Les enfants sont nombreux à nous dire que grâce au programme, ils ont réussi à se faire des amis ou encore à identifier leurs faux amis et à mettre fin aux relations toxiques.

De manière plus générale, ils ont vraiment pris confiance en eux et c’est l’objectif n°1 de PEERS ! La plupart parviennent à avoir une vie sociale, ce qui n’était pas le cas avant. Beaucoup ont fait des sorties telles qu’aller au bowling entre amis, organiser des goûters. Ils savent reconnaître les blagues, ils ont appris à moins se dévoiler personnellement auprès de personnes qu’ils ne connaissent pas, etc.

Les relations intra-familiales se sont beaucoup apaisées également. Les enfants indiquent qu’ils ont de meilleures relations avec leurs frères et sœurs. Tous les parents qui ont bénéficié du programme témoignent dans le même sens : ils apprécient les astuces reçues pour s’ajuster à leur enfant ainsi que pour mieux gérer les conflits.

Un témoignage d’une maman m’a particulièrement marqué. Elle m’a confié à la fin d’une séance :  » Pour la première fois en dix-huit ans, mon enfant m’a demandé comment j’allais.  »

Est-ce-que le projet aurait pu avancer de cette manière sans le soutien de la Fondation Groupama ?

Il est certain que le soutien de la Fondation Groupama a apporté un véritable coup d’accélérateur au projet. Grâce au Prix de l’Innovation sociale, le programme PEERS va exister en français et sera un outils supplémentaire pour les professionnels qui accompagnent les adolescents souffrant d’une maladie neurodéveloppementale. Cela n’aurait pas été possible sans le soutien de la Fondation !

Quelle est la suite du projet ?

Maintenant que la version test est terminée, nous allons continuer avec deux groupes d’adolescents comme prévu. Nous avons reçu beaucoup de demandes… aujourd’hui, il y a cinquante-quatre jeunes volontaires dont beaucoup répondent aux critères d’inclusion.

Normalement, les deux autres groupes qui vont être formés d’ici le début de l’année prochaine devaient accueillir chacun sept adolescents. Vu le nombre de demandes, nous allons augmenter la taille du groupe à dix adolescents chacun. Ce sont au total 27 adolescents qui seront formés et non 23 comme prévu au départ. C’est donc un très beau départ en attendant le bilan dans 6 mois.