Grâce aux progrès du séquençage de l’ADN, il est aujourd’hui possible de lire l’intégralité du génome d’un patient atteint d’une maladie génétique rare. Cependant, malgré cette avancée majeure, environ la moitié des patients restent sans diagnostic moléculaire, notamment car les outils disponibles sont peu accessibles aux médecins généticiens. Les analyses se concentrent donc principalement sur les régions du génome qui codent des protéines. Celles-ci sont bien connues pour être impliquées dans de nombreuses maladies mais ne représentent que 2% de notre ADN. Les 98% restants, appelés » matière noire du génome « , sont malheureusement peu explorés en pratique clinique alors que les anomalies présentes dans ces régions pourraient expliquer une partie des cas non résolus.
Analyser le génome entier pour améliorer les diagnostics
Sous la direction de David Baux, ingénieur bio-informatique au CHU de Montpellier, Abdelhakim Bouazzaoui, entend tirer pleinement parti des nouvelles technologies pour améliorer le séquençage ADN. Pour cela, il souhaite dans un premier temps sélectionner et évaluer les meilleurs outils informatiques capables de prédire l’effet des différentes mutations au sein de la matière noire du génome (régions régulatrices, ARN non codants…). Les outils jugés les plus pertinents seront intégrés dans une plateforme déjà utilisée par les généticiens afin de faciliter leur utilisation en routine.
Dans un second temps, l’efficacité de ces outils sera testée sur des cas réels afin d’évaluer leur apport en pratique courante. Des données de patients pour lesquels aucune cause n’a encore été identifiée seront à nouveau analysées afin de rechercher des variations non codantes qui auraient pu être manquées.

L'objectif final est de pouvoir proposer un outil d'aide au diagnostic moléculaire pour des patients qui sont aujourd'hui en errance diagnostique. Ce diagnostic précis permettra d'orienter plus rapidement les patients vers un centre expert.
David Baux
Responsable du projet, CHU de Montpellier
Réduire l’errance diagnostique dans les maladies rares : un enjeu prioritaire
Aujourd’hui, 25% des malades attendent plus de cinq ans avant d’avoir un diagnostic précis alors que celui-ci représente la première étape dans la prise en charge d’une maladie rare. Face à ces chiffres, le 3e Plan National Maladies Rares (2018-2022) avait fait de la réduction du temps d’errance diagnostique un enjeu prioritaire. Le 4e Plan Maladies Rares (2025-2030) a réaffirmé cette ambition, avec l’objectif à terme que tous les malades atteignent un centre expert dans l’année des premiers symptômes.
Pour cela, les nouvelles méthodes diagnostiques, notamment via l’usage des outils de séquençage génomique, représentent une solution de premier ordre pour les patients et les familles en attente de réponse.
Soutien de Groupama Méditerranée et de la Fondation Groupama
Engagés pour contribuer à relever ce défi majeur, Groupama Méditerranée et de la Fondation Groupama apportent un soutien de 10 000 euros à Abdelhakim Bouazzaoui pour ses travaux innovants qui ont le potentiel de contribuer à améliorer la prise en charge des maladies génétiques rares.
