L’atrophie optique dominante est une maladie génétique rare qui affecte le nerf optique, entraînant une perte progressive de la vision. Elle est causée par des mutations du gène OPA1, essentiel au bon fonctionnement des mitochondries, les organites responsables de la production d’énergie dans nos cellules.
Dans certains cas, la maladie peut également toucher d’autres nerfs, comme ceux liés à l’audition ou au système périphérique. Elle touche environ une personne sur vingt-cinq mille, et à ce jour, aucun traitement curatif n’existe.
Une approche scientifique innovante
Les connaissances actuelles sur cette pathologie proviennent principalement de modèles animaux, notamment de rongeurs. Bien que ces modèles aient permis des avancées importantes, ils présentent des limites, notamment en raison des différences biologiques entre espèces.
C’est dans ce contexte, que les chercheurs du Centre de Biologie Intégrative ont mis au point une approche innovante : produire des neurones humains en laboratoire à partir de cellules de peau de patients atteints d’AOD. Cette technique, appelée transdifférenciation, permet de transformer directement des cellules adultes en neurones matures, tout en conservant les caractéristiques liées à l’âge et à la maladie.
Ces neurones sont ensuite analysés afin d’identifier les anomalies mitochondriales et neuronales spécifiques à l’AOD. Le projet prévoit également de tester l’efficacité de plusieurs molécules thérapeutiques, dont deux médicaments déjà connus et une protéine aux propriétés neuroprotectrices. Ces essais permettront d’évaluer leur capacité à protéger les neurones contre les effets néfastes de la maladie, notamment en situation de stress oxydatif.
Vers de nouvelles pistes thérapeutiques
Ce projet vise à mieux comprendre les mécanismes de l’atrophie optique dominante, à évaluer le potentiel de nouvelles approches thérapeutiques et à ouvrir la voie à des essais cliniques. À plus long terme, il pourrait également bénéficier à d’autres maladies rares du nerf optique ou à certaines pathologies neurodégénératives.