Soutien à l’Université de Bordeaux

Soutenus par Groupama Centre Atlantique et par la Fondation, les travaux du Dr Grosset et de l'équipe Mircade INSERM U1035 de l'Université de Bordeaux ont permis de mieux connaître l'hépatoblastome, un cancer du foie chez l'enfant et d'ouvrir de nouvelles perspectives thérapeutiques.

Chaque année en France, 2 200 enfants sont nouvellement atteints par un cancer. La moitié des cancers de l’enfant survient avant l’âge de 5 ans. C’est pour faire avancer la recherche sur ces cancers que, depuis 2015, Groupama Centre Atlantique et la Fondation Groupama s’engagent auprès de l’équipe INSERM U1035 de l’Université de Bordeaux.

Ouvrir des perspectives thérapeutiques autres que la chimiothérapie qui n’est pas adaptée chez l’enfant

Au sein de l’Institut d’Oncologie de Bordeaux (INSERM, U1312, BRIC), l’équipe MIRCADE (Méthodes et Innovations pour la Recherche sur les Cancers de l’Enfant) dirigée par le Dr Grosset étudie trois types de tumeurs chez l’enfant : le gliome infiltrant du tronc cérébral, les tumeurs de Wilms (cancer des reins) et l’hépatoblastome (cancer du foie) qui peuvent toucher les enfants à partir de 3 mois. Les chercheurs savent que ces tumeurs ont une origine embryonnaire, en revanche ils ignorent encore si elles apparaissent durant la gestation ou après la naissance.

Grâce au soutien combiné de Groupama Centre Atlantique et de la Fondation Groupama, l’équipe du Dr Grosset tente de découvrir l’origine de l’hépatoblastome et surtout à quel moment de la gestation la tumeur se développe. Cela leur permettrait de proposer des solutions thérapeutiques mieux adaptées aux particularités physiologiques des enfants et à leur âge.

En l’absence d’autres possibilités de traitement, certaines tumeurs inopérables et envahissantes sont traitées pendant plusieurs semaines avec des doses élevées de chimiothérapie. Ceci n’est pas sans conséquences sur l’organisme des jeunes enfants. Il existe en effet un risque réel de développer de nouvelle pathologie, comme un second cancer, à l’âge adulte. C’est pourquoi il est primordial pour les chercheurs et chercheuses de trouver d’autres pistes thérapeutiques moins toxiques, tout en tenant compte de la sensibilité des enfants aux traitements.

Nous avons fait une avancée importante concernant une association de médicaments : la combinaison d'un anti cancéreux et d'une molécule appelée statine et capable de booster l'efficacité du traitement et d'éradiquer les cellules tumorales, dans le cas des tumeur du tronc cérébral et des tumeurs du foie chez l'enfant.

Dr Christophe Grosset

Retrouvez l’interview de Christophe Grosset lors de la soirée de la Fondation :

Un partenariat public-privé pour accélérer la recherche

L’équipe du Dr Grosset a déposé deux brevets en 2021. L’un de ces brevets a abouti à un partenariat industriel avec une start-up du médicament, qui avait elle-même déjà développé son propre médicament pour les enfants atteints de sarcome. Le brevet n’est qu’une première étape dans le développement d’un médicament et seuls les industriels ont les compétences et les connaissances requises pour lever des fonds et fabriquer un nouveau médicament. Ce partenariat public-privé ouvre donc des perspectives prometteuses pour la suite des recherches qui nécessiteront des ressources très importantes.

La combinaison de médicaments sur laquelle travaille l’équipe associe deux médicaments dont l’un est libre de droits et l’autre existe sous forme générique. Les travaux déjà réalisés conduisent à penser que l’association des deux médicaments pourrait soigner des enfants atteints de cancer du foie mais aussi de tumeur du tronc cérébral voire d’autres cancers !

La stratégie de combiner deux médicaments en un seul est originale dans le traitement du cancer car les industriels ne mélangent que très rarement deux substances actives dans un même médicament.

Un médicament contre l’hépatoblastome à l’horizon 2030 ?

Un médicament est long et très coûteux à développer. Les trois grandes étapes seront la création d’une formulation pharmaceutique, des tests sur des souris en laboratoire puis des études toxicologiques pour valider le médicament et s’assurer que celui-ci n’a pas d’effets toxiques avant une utilisation clinique. Il faudra ensuite obtenir l’agrément des autorités de santé avant de le proposer aux enfants.

Les besoins de financements pour mener ce type d’études sont estimés entre 15 et 25 millions d’euros, dans un contexte où les subventions allouées à la recherche sur les cancers pédiatriques sont faibles. Le partenariat très prometteur qui vient d’être signé avec la start-up devrait faciliter les levées de fonds nécessaires à ce projet et permettra de poursuivre les travaux, avec l’espoir d’aboutir à un médicament d’ici 2030.

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